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Acacia

jeudi, octobre 30, 2008

Paul VERLAINE


Un grand sommeil noir
Tombe sur ma vie :
Dormez, tout espoir,
Dormez, toute envie !

Je ne vois plus rien,
Je perds la mémoire
Du mal et du bien...
O la triste histoire !

Je suis un berceau
Qu’une main balance
Au creux d’un caveau :
Silence, silence !

lundi, avril 21, 2008

Ambition de l'Homme


Le premier qui, ayant enclos un terrain,
s'avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva
des gens assez simples pour le croire, fut
le vrai fondateur de la société civile.
Que de crimes, que de guerres, de meurtres,
que de misères et d'horreurs n'eût point épargnés
au genre humain celui qui,
arrachant les pieux ou comblant le fossé,
eût crié à ses semblables :
Gardez-vous d'écouter cet imposteur;
vous êtes perdus, si vous oubliez
que les fruits sont à tous,
et que la terre n'est à personne."
Jean-Jacques Rousseau

vendredi, avril 04, 2008

L'enfant de Jules Vallès

Pour télécharger l'enfant de Jules Vallès cliquez ici.

samedi, mars 29, 2008

Françoise Dolto

Françoise Dolto née Marette, (6 novembre 190825 août 1988), était médecin pédiatre et psychanalyste française célèbre pour ses découvertes en psychanalyse de l'enfance.
Elle participa avec Jacques Lacan à la création de l’École freudienne de Paris.
Biographie
Françoise Marette était la sœur de Jacques Marette (1922–1984), ministre français des postes de 1962 à 1967, mais elle fut mieux connue sous le nom de son époux Boris Dolto (1899–1981) qui fut l’un des pionniers de la kinésithérapie en France.
Elle est profondément marquée à 11 ans par la mort de sa soeur Jacqueline agée de 18 ans. Sa mère tombe dans une grave dépression et lui tient rigueur de ne pas avoir su prier assez fort pour sauver sa grande soeur. Cette expérience lui ouvrira la voie de sa compréhension des hommes et par là meme sa future vocation de psychanalyste. Elle souhaite dès son enfance devenir "medecin d'éducation" selon ses propres termes. Elle doit ensuite affronter la volonté de sa mère de ne pas lui laisser passer son baccalauréat car elle ne serait plus mariable. Néanmoins, Françoise Marette réussit à devenir infirmière puis medecin. En 1934, elle entreprend une psychanalyse qui durera 3 ans avec le professeur Laforgue.
Elle est aussi la mère de Yvan-Chrysostome Dolto (1943–2008), chanteur fantaisiste plus connu sous son nom de scène Carlos, de Grégoire Dolto (1944–2008), ingénieur, et de Catherine Dolto (1946–) qui écrit des livres pour les enfants et leurs parents.
De religion catholique, elle a été la première psychanalyste à avoir fait une conférence à Rome, à Saint-Louis des Français sur le thème : "Vie spirituelle et psychanalyse". Décédée le 25 août 1988, elle est inhumée au cimetière de Bourg-la-Reine dans le caveau familial aux cotés de son mari Boris et de son fils Carlos.
Les travaux et l'apport de Françoise Dolto
Elle s'intéresse essentiellement à la psychanalyse de l'enfance et soutient sa thèse "Psychanalyse et pédiatrie" en 1939. Pour elle, l'enfant peut être psychanalysé très tôt en tant qu'individu. L'enfance a ainsi un rôle fondamental pour le développement de l'individu.
Elle considère qu'avant même que l'enfant possède un véritable « langage », l'être humain étant par essence communiquant, il communique déjà, à sa façon, par le corps : apprendre à marcher, ou même à se déplacer à quatre pattes, par exemple, c'est commencer à vouloir s'affranchir des parents et exprimer un début de désir d'indépendance.
Elle analyse également les rapports enfants/parents, et notamment l'origine du complexe d'Œdipe et l'importance du rôle du père dès les premiers jours. À travers le père, l'enfant comprend qu'il n'est pas tout pour sa mère, ce qui entraîne un rapport de frustration et permet l'individualisation.
Son analyse est désormais passée dans les mœurs.
Certaines de ses propositions peuvent sembler étranges, comme l'explication à donner selon elle à un enfant qui demande comment il est né : « parce que tu as voulu naître » (La difficulté de vivre). Cependant cela montre l'importance qu'elle accorde à la parole dans la construction des individus.
Durant sa carrière, elle a beaucoup travaillé avec Jacques Lacan, et eu une grande influence sur l’émergence du féminisme politique, en même temps que Simone de Beauvoir, avant Françoise Sagan et l’évolution des mouvements féministes actuels qui font souvent référence à elle.

jeudi, mars 27, 2008

Dans l'anneé, un seul printemps... et dans la vie, une seule jeunesse.
Simone de Beauvoir

mercredi, mars 26, 2008

Jacques LACAN :

Médecin, psychiatre et psychanalyste français, Jacques Lacan est né à Paris le 13 avril 1901. Il y meurt le 10 Septembre 1981.

Jacques Marie Lacan fait des études de médecine à Paris, puis de psychiatrie. En 1932, il soutient sa thèse: "de la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité" qu’il dédie à son frère Marc François, bénédictin. En 1933, Lacan rédige "motifs du crime paranoïaque : le crime des sœurs Papin". En 1934, Jacques Lacan adhère à la Société Psychanalytique de Paris (la SPP), fondée le 4 novembre 1926.

Lacan est devenu psychanalyste à trente-cinq ans. Sa vie fut liée à celle de la psychanalyse en France ainsi qu'aux nombreuses scissions du mouvement psychanalytique, dont il fut souvent l'artisan.

Il oeuvra aussi pour un "retour à Freud", Freud dont il voyait les théories trahies par la psychanalyse américaine plus portée sur la "psychologie de l'ego".

En 1936, au Congrès psychanalytique de Marienbad en Tchécoslovaquie, devant plusieurs personnalités dont Anna Freud (accès au dossier "Anna Freud"), Jacques Lacan expose sa théorie sur "le Stade du miroir": si l’enfant peut entre six et dix-huit mois se reconnaître dans un miroir, c’est parce qu’il s'y voit comme totalité, unifiée dans l’image de "l’Autre faisant fonction de miroir" (accès au dossier "stade du miroir"). Cette image est à l'origine de son Moi, support de ses identifications ultérieures (accès au dossier "ca moi surmoi"). Lacan assimile cette "identification à l'image" à un effet d’aliénation, car c’est en tant qu’aliéné que le sujet s’identifie et s’éprouve lui-même.

A Paris à cette époque, il fréquente les milieux littéraires et artistiques et se lie avec les surréalistes.

En 1952, il rompt avec l'Association Internationale de Psychanalyse (fondée en 1912 par Sigmund Freud) et ouvre l'Ecole Freudienne de Paris. Il se consacre alors à la formation théorique des futurs psychanalystes (accès au dossier "psychanalystes").

En 1953, Lacan participe à la Fondation de la Société Française de Psychanalyse. Il s'agit d'une scission de la SPP.

En septembre 1953, au congrès de la SFP qui se tient à Rome, Lacan prononce un discours qui lie la psychanalyse française à l'école structuraliste. Participent à ce mouvement des psychanalystes comme Didier Anzieu, Françoise Dolto, Wladimir Granoff, Daniel Lagache, Jean Laplanche, Serge Leclaire, Octave Mannoni, Jean-Bertrand Pontalis...

En novembre 1963, apparition d'une scission de la SFP qui débouchera sur deux créations:
- Le 26 mai 1964, l'Association psychanalytique de France (APF) est créée.
- Le 21 juin 1964, Jacques Lacan fonde l'Ecole Freudienne de Paris (EFP). Il y promeut la pratique psychanalytique des "séances courtes".

Commence aussi à cette époque le séminaire de Lacan, qui sera hébergé par différentes institutions.

En 1969, une scission s'effectue au sein de l'EFP. L'Organisation psychanalytique de Langue française (OPLF), créée à ce moment, sera alors connue sous le nom de "Quatrième Groupe".

En 1980, l'École freudienne de Paris (EFP) est dissoute par son fondateur.

THEORIES

Si Freud (accès au dossier "Freud") a révolutionné la conception que l'homme avait de lui même par la découverte en lui de cet immense continent insoupçonné qu'est l'inconscient, Lacan va aller plus loin pour contester à l'homme sa propre réalité consciente (accès au dossier "conscient inconscient"). L’homme, non seulement ne peut être compris sans la folie, mais ne serait pas humain s’il ne portait déjà en lui la folie. Le langage préexiste à l'apparition du sujet et l'engendre. La condition humaine est linguistique. Lacan fait apparaître l'homme aveuglé dans son image, perpétuellement conditionné par ses désirs.

Langage et inconscient sont intimement liés: Jacques Lacan utilisera dans toutes ses conférences et dans tous ses écrits un langage très proche de la langue de l'inconscient. Car ce qui caractérise l'être humain est bien le fait qu'il parle: "l'homme est un parlêtre". L'inconscient est structuré comme un langage, avec sa syntaxe, ses lois et ses caractéristiques propres (accès au dossier "langage et inconscient").

Selon les théories freudiennes, on peut aborder la dynamique de l'inconscient par l'étude des rêves (condensation, déplacement... etc.) et par le langage (lapsus, jeux de mots... etc.). Poussant plus loin l'analyse, Lacan démontre la similitude qu'il y a entre la condensation du rêve et la métonymie, ainsi qu'entre le déplacement (toujours dans le rêve) et la métaphore. Il emploie alors les termes linguistiques de signifiant et de signifié, pour expliquer ce qui se passe dans le processus du rêve entre le contenu manifeste et le matériel latent.

En relisant la théorie freudienne à travers le filtre de la linguistique, Lacan lui permet d'atteindre un nouveau palier. Il traduit en termes linguistiques plusieurs concepts freudiens, comme par exemple le complexe d'Oedipe (accès au dossier "complexe d'oedipe") qu'il aborde dans le Nom du Père (accès au dossier "forclusion du nom du pere").
Pour Lacan, l'enfant ne peut acquérir le langage et le "je" qu'en accédant au symbolique (accès au dossier "fonction du je").
Un enfant de 6 à 8 mois qui, se regardant dans un miroir, est nommé par sa mère ("c'est toi, là!"), prendra conscience de l'unité, de la totalité de ce corps qui est le sien. Il s'y reconnaît alors comme entier, différent de sa mère, et s'identifie à ce reflet de lui-même. C'est là que Lacan situe le "stade du miroir". De fragmentaire et partielle, l'image qu'il commence à construire de son corps devient totale, globale. Apparaît alors le risque de s'aliéner à (et dans) cette image aimée de la mère. Ce qui lui permettra de mettre une distance entre lui et son image, ce sera précisément le langage. Le langage dont est issue cette langue maternelle qui le nomme et le différencie. En acquérant le langage et une image corporelle unie et distincte, l'enfant progresse dans son autonomie (accès au dossier "schéma corporel").

Mais en même temps qu'il s'approprie le langage, il se coupe de son vécu, de sa vérité intimement ressentie. Il s'enferme dans cette langue qui ne pourra jamais que le re-présenter. Pour approcher plus près d'une vérité sur lui-même qu'il ressent sans pouvoir y mettre de mots, l'enfant cherchera dorénavant à s'identifier à l'image de l'Autre, et d'abord ce premier autre qu'est la mère. Dans ce contexte, l'image paternelle idéalisée prend sens dans le désir unissant le père et la mère. L'enfant, dans sa rivalité avec le père, va devoir prendre place dans le discours désirant qui unit père et mère. Pour s'inscrire dans le désir de la mère, il va petit à petit s'identifier à cette figure paternelle dont le père est le représentant.

Si auparavant l'enfant s'identifiait aux autres directement par projection, il s'identifiera désormais à l'image que les autres ont de lui. Et s'il identifiait les autres à lui (par introjection), il identifiera dorénavant les autres à l'image qu'ils ont d'eux-mêmes.


LECTURE


Maud Mannoni : "L'enfant arriéré et sa mère", Seuil 1964
(accès au dossier "Maud Mannoni").
Bruno Castets : "L'enfant fou", Fleurus 1969.

Anika Lemaire: "Jacques Lacan", collection Psychologie et Sciences Humaines, Pierre Mardaga, éditeur, Bruxelles.

lundi, mars 24, 2008

Le monde occidental contre le monde musulman ou la fin d'une civilisation

Deux évènements viennent de se dérouler à 24 heures d'intervalle.
Le premier : un leader d'extrême droite hollandaise(Geert Wilders) cherche à mettre en ligne un film insultant la religion musulmane et ce malgré les protestations à gauche et à droite chez les musulmans de Hollande et d'ailleurs. Pour l'instant, un "hébergeur" de sites américain a refusé sa mise en ligne. Les Pays-Bas et tous leurs médias ont jugé que sa diffusion serait une bonne chose pour la liberté d'expression!!!
Un deuxième évènement vient de se produire, un sous-préfet français vient de se faire virer par son ministre....par ce qu'il a critiqué Israël. Voir ce lien : http://www.romandie.com/ats/news/080323143604.3uuroi2j.asp
Comment expliquer que critiquer un état ... (qui le mérite, même l'ONU a voté autant de résolutions que de crimes avérés.Notamment pour la spécialité des israéliens: la punition collective:femmes et enfants pour se venger des attentats et autres guerres de Liban perdues) et l'insulte à toute une communauté soient jugés différemment par les européens..blancs.
Insulter l'Islam en Europe occidentale est devenu un sport communautaire: ça un nom le RACISME NÉO-COLONIAL des blancs d'Europe: après l'esclavage, l'apartheid, le nazisme et maintenant le racisme culturel, prolongement naturel de l'esprit colonial.
Est-ce une guerre de civilisation qui s'annonce ou la fin d'une civilisation blanche européenne qui,malgré les progrès techniques et scientifiques apportés, a eu ses heures sombres depuis l'esclavage jusqu'aux guerres du 20éme siècle?
Source: Courrierinternational

samedi, mars 22, 2008

Résurrection de la Nature


Aujourd'hui, un tiers de la population est musulmane et les jeunes générations sont plus pratiquantes.

La capitale européenne sera musulmane dans vingt ans. C'est du moins ce qu'affirme une étude publiée la semaine dernière dans le quotidien La Libre Belgique. Près d'un tiers de la population de Bruxelles étant déjà musulmane, indique Olivier Servais, sociologue à l'Université catholique de Louvain, les pratiquants de l'islam devraient, en raison de leur forte natalité, être majoritaires «dans quinze ou vingt ans». Depuis 2001, Mohamed est, chaque année, et de loin, le premier prénom donné aux garçons nés à Bruxelles.
«Il faut relativiser ces chiffres, insiste Mahfoud Romdhani, député socialiste et vice-président du Parlement francophone bruxellois. Les immigrés de pays musulmans ne sont pas tous musulmans ! Moi-même, je suis de culture musulmane, mais agnostique.» Olivier Servais se veut d'ailleurs prudent sur les projections à long terme, Bruxelles subissant des flux de population importants en tant que capitale de l'Union européenne.
Reste, constate La Libre Belgique, que «si leurs parents n'étaient guère pratiquants», pour faciliter l'intégration dans leur pays d'accueil, «les jeunes marquent un retour important vers le fait religieux». Quelque 75 % des musulmans s'estiment aujourd'hui pratiquants. Auteur d'Infiltrée parmi les islamistes radicaux *, la journaliste flamande Hind Fraihi va plus loin : «Les jeunes sont de plus en plus radicalisés, affirme-t-elle. Ils rejettent les valeurs occidentales, même leurs parents s'en inquiètent. À Bruxelles, il existe des îlots, comme Molenbeek, où l'on a parfois du mal à se croire en Belgique…»
Du bazar Tafoukte à la bijouterie Mohammed, les musiques du Maghreb envoûtent le passant. Encombrée de seaux en plastique multicolores, de chaussures de sport et de caftans chatoyants, la ruelle piétonnière du Prado conduit à la mairie de Molenbeek, le quartier marocain de Bruxelles. Presque toutes les femmes sont voilées et les commerçants parlent arabe. «On se sent mieux, ici, qu'en France ou en Espagne, assure Akim, gérant d'un magasin de vêtements. Peut-être parce qu'on est une grande communauté. C'est comme au pays !»
«Gestes de respect»
Il y a quelques années, raconte Philippe Moureaux, le bourgmestre PS de Molenbeek, «des musulmans sont venus me trouver : ils voulaient que je sois le “président” de leur nouvelle mosquée…». C'est dire si cet ancien ministre, pourtant agnostique, est bien vu par le «gros tiers» de musulmans parmi ses 83 000 administrés. Création d'un Conseil consultatif des mosquées doté d'allocations de la mairie, ouverture d'un abattoir municipal pendant la fête du sacrifice, présentation d'une liste électorale comprenant une majorité de musulmans… «Ce sont des gestes de respect qui m'ont valu la confiance de cette communauté, explique le bourgmestre. On a été très loin, certains disent trop loin. Mais pour moi, la seule solution, c'est l'ouverture.»
Selon Alain Escada, président de l'association Belgique et chrétienté, «on va d'abandon en abandon». «De plus en plus de cantines introduisent des menus halal aux dépens des chrétiens, déplore-t-il. Les autorités ne font plus leur travail : les politiques, qui, avec une vision à court terme, sont prêts à tout pour séduire un nouvel électorat, mais aussi le clergé, qui met les musulmans et les chrétiens sur un pied d'égalité, alors que c'est loin d'être réciproque : voyez cet archevêque assassiné récemment en Irak !»
Pour l'instant, «l'essentiel de l'islam belge est paisible et familial, souligne Olivier Servais, mais un jour il y aura peut-être une revendication claire d'islam. Je n'exclus pas des explosions sociales.» Des partis communautaristes, redoute-t-il, pourraient capitaliser sur le taux de chômage très élevé à Bruxelles (plus de 20 % de la population), qui frappe notamment la population musulmane.
Jean-François Bastin, un Belge de 65 ans coiffé d'un turban à carreaux et la barbe teinte au henné, s'appelle aujourd'hui Abdullah Abu Abdulaziz Bastin. Converti à l'islam, il a fondé en 2004 le Parti des jeunes musulmans. Abdullah ne serre pas la main des femmes. «C'est tromper Allah, lâche-t-il. C'est aussi tromper celle à qui l'on donne la main, en lui faisant croire que vous êtes égaux. Mais je vous fais un grand sourire !» s'empresse-t-il d'ajouter.
« Instrumentalisation »
Lui-même clame que les sourires, que certains politiques font aux musulmans ne sont qu'une «instrumentalisation grossière : Il y en a assez de cette sorte de néocolonialisme, s'emporte-t-il. Ils prétendent qu'ils vont nous défendre, et ensuite ils interdisent le foulard à l'école !». Aux dernières élections municipales, le PJM, qui ne se présentait que dans deux quartiers de Bruxelles, a rassemblé moins de 5 000 voix. «Nous pourrions prendre appui sur cette étude pour exiger plus de mosquées visibles, des appels à la prière, des cimetières, des écoles, des maisons de retraite…, s'emballe le converti. Moi je dis aux musulmans : “Perdez cet esprit de colonisé ! Les colons se sont fait bouter hors d'Algérie, c'est peut-être ce qui se passera ici.”» Les immigrés, conclut-il, en ont assez fait, et «même trop» pour s'intégrer : «c'est désormais à la Belgique de s'adapter».
SOURCE: Lefigaro

vendredi, mars 21, 2008

Souvenir

Où sont passés nos moments de joie, de peine, d'innocence ? Le temps passe et emporte avec lui les sensations, les images, les paroles. Aujourd'hui, qu'en reste-t-il ? Et demain ? 30 pensées pour sauver nos souvenirs de l'oubli.

dimanche, octobre 21, 2007

Doris Lessing, sa danse avec le siècle

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Doris Lessing vient de se voir attribuer le prix Nobel de littérature 2007. Née en 1919 en Perse, elle a grandi dans l’ancienne Rhodésie. Elle entre au pensionnat, puis travaille comme employée de bureau avant de se marier, en 1939. Elle publie son premier roman, «Vaincue par la brousse», en 1950, et connaît un succès mondial avec « Le Carnet d’or » (1962). Tour à tour communiste, anticolonialiste, antiraciste, elle a publié une quarantaine de livres, dont le dernier vient de paraître en France sous le titre «Un enfant de l’amour» (Flammarion) (lire dans l’Obs de cette semaine le portrait de la romancière). Bien avant de la revoir à Paris il y a deux semaines, je l’avais rencontrée chez elle, à Londres, il y a quelques années, dans la maison où elle habite depuis vingt ans. Racontant l’entrevue, j’écrivais : « Un petit jardin, trois poubelles entourées d’herbe folle, des carreaux en damier qui précèdent le perron. Coup de sonnette, un silence. Elle attend là-haut, en robe de coton bleu, élégante et sévère, s’assied sur un canapé bas couvert d’un vieux tissu : elle trône ainsi par terre. Des coussins, des tapis, des livres – et cette voix douce, précise et claire, qui raconte magnifiquement l’une des plus fantastiques aventures intellectuelles du XXème siècle. » Voici cet entretien.
Votre enfance est extraordinaire. A cinq ans, vous connaissiez déjà la moitié du monde.
Je suis née en Perse, dans l’ancienne Iran, à Khermanshah. Mes parents et moi, nous avons déménagé à Téhéran, puis nous avons traversé la Russie en train, juste après la Révolution. Nous sommes restés six mois en Angleterre, et puis nous avons pris un bateau très lent pour l’Afrique du Sud, un train très lent pour Salisbury, en Rhodésie, où mes parents avaient acheté une ferme. Ils l’avaient choisie à cause de la vue, qui était très belle, ils étaient très romantiques.
Ils n’étaient pas effrayés par la jungle, les maladies, les animaux sauvages ?
C’était surtout les serpents. J’ai été élevée dans l’une des régions de la planète les plus infestées d’animaux de ce genre. Eh bien, même si nous étions, mon frère et moi, dehors toute la journée, la plupart du temps pieds nus, nous n’avons jamais été mordus. Parce que nous avions appris à ne pas monter sur un rocher sans regarder où nous mettions les pieds. Quand les serpents rentraient dans la maison, ma mère prenait le revolver de mon père et leur tirait une balle dans la tête, à bout portant.
Comme au Far-west !
Ma grande chance a été de voir tous ces animaux en liberté, qui sont aujourd’hui dans des réserves. Il y avait des léopards dans les collines à côté, tous les oiseaux qu’on peut imaginer. Maintenant, la brousse est vide. C’est à pleurer.
Plus tard, quand vous avez quitté la Rhodésie, vous avez souffert de ne plus vivre ainsi dans la nature sauvage?
Oui, c’est ce qui me manque. J’ai bien un crapaud dans mon jardin. Mais ce n’est pas exactement un léopard…
Pourquoi vos parents ont-ils décidé de s’installer dans la brousse ?
Mon père était employé de banque. A la fin des années 20, tout a commencé à aller mal. La Rhodésie, c’était un pays neuf. Les hommes qui perdaient leur travail s’en allaient dans la jungle avec un fusil et une pelle pour chercher l’or. Ils vivaient là des années, c’était très dur.
Vous avez été confrontée très tôt au spectacle de la misère. En Russie quand vous avez traversé le pays avec vos parents, plus tard en Afrique.
C’est vrai, mais j’avais la chance d’avoir mes parents qui m’expliquaient tout ça. Je savais qu’il y avait eu la Révolution en Russie. Il y avait une misère atroce. Les femmes essayaient de vendre quelques œufs, un peu de pain, les orphelins mendiaient. Leur pauvreté était déchirante. Ils n’avaient rien à espérer.
Vos parents aussi souffraient du manque d’argent ?
C’était leur problème principal. Mon père était toujours malade. Il avait été blessé pendant la Première guerre. Il était amputé, avec une jambe de bois, pas comme les prothèses qu’on fait aujourd’hui, c’était un vrai bout de bois. Quant à ma mère, elle haïssait cette vie, mais à un point ! Elle a eu une existence épouvantable. Il m’a fallu des années pour le comprendre. C’était une bonne petite bourgeoise anglaise, qui aurait dû vivre à Londres et se marier à un docteur. Au lieu de quoi elle était piégée dans cette brousse sans possibilité de revenir en Angleterre parce qu’elle n’avait pas un sou, avec à ses côtés un mari qui agonisait. Elle était comme en cage.
Vous racontez dans votre autobiographie que vous avez vu vos parents, un soir, prenant le frais sous la véranda, terriblement abattus, vieillissants et las. C’est à ce moment que vous vous êtes dit : « Pas moi ». Vous avez pris la décision de vivre une autre vie.
Oui, je me suis jurée de m’en sortir. Je veux dire, de ne jamais me retrouver piégée comme ils l’ont été.
Vous avez manifestement réussi.
C’est ce que vous pensez.
Vous en doutez ?
On ne s’en sort jamais.
Pourtant, vous avez mené la vie d’une femme libre.
Je préfère ne pas en parler.
Pensez-vous vraiment qu’on puisse connaître une telle liberté ? Mais vous avez montré, à tous égards, une extraordinaire indépendance d’esprit. Vous êtes devenue écrivain, communiste, vous avez épousé un réfugié Juif allemand juste après la Seconde guerre mondiale, le militant Gottfried Lessing. Vous avez divorcé deux fois. On est loin de cette petite vie qui semblait toute tracée.
Oui, j’ai tourné le dos à tout ce que je détestais. Mon second mari détestait cette vie autant que moi. Il avait connu à Berlin un style de vie très sophistiqué, et il a vécu, le pauvre, avec une fille des colonies très peu civilisée. Maintenant, je le plains de m’avoir épousée.
C’est à cette époque que vous avez décidé de vous installer à Londres.
Oui, c’était en 1949. Tout était gris, les bâtiments étaient en ruines. La ville était épouvantable. Il n’y avait pas de cafés, les vêtements étaient hideux, et tout le monde allait se coucher à dix heures.
Pire que dans la brousse.
Oh oui ! Et puis surtout, on rencontrait partout des gens qui revenaient d’un front quelconque. La démobilisation a pris beaucoup de temps. Mais soudain, à la fin des années 50, tout ça a disparu. La nouvelle génération ne voulait plus entendre parler de cette guerre. Et maintenant, dans les rues, on croise toute la nuit des foules de jeunes qui semblent ne jamais aller au lit. C’est formidable.
Qu’en est-il de vos engagements, quels sont vos plus récentes colères ?
Ce qui me met en colère, c’est que plus personne n’est en colère ! Les gens sont prêts à tout avaler aujourd’hui. Nous acceptons toutes les formes possibles de corruption, et c’est très dangereux.
Vous avez été communiste, mais pas très longtemps.
Personne n’est plus communiste, mais tout le monde l’a été à un moment de sa vie. C’est le seul Parti auquel j’ai adhéré. Aujourd’hui, je suis plus intéressée par les petites causes.
L’Afrique de votre enfance n’existe plus. Mais l’Europe de la première moitié du siècle n’est-elle pas elle aussi une civilisation disparue ?
Vous avez raison. J’ai connu l’Empire anglais, tous les Empires européens à l’exception de l’Empire allemand, l’Union soviétique, Mussolini et Hitler, l’idée de suprématie blanche, et je pourrais continuer à l’infini. Tout cela n’est plus, or à l’époque, ces régimes et ces idées semblaient éternels. C’est pourquoi je considère peu de choses comme étant vraiment définitives.
La structure de certains de vos livres, « Le Carnet d’or » par exemple, est d’une grande complexité. Dans vos derniers livres, c’est tout le contraire.
J’aime les histoires. Il est très important d’en lire à nos enfants, parce qu’ils ne les oublient jamais.
Votre mère vous en racontait ?
Oui. Et c’est ce dont je lui suis le plus reconnaissante. Elle inventait des histoires.
Vous voyagez beaucoup ?
Moins maintenant. J’ai tant voyagé quand j’étais plus jeune, en Europe, en Australie, aux Etats-Unis. Je n’arrêtais pas. Je suis allée en Nouvelle-Zélande il y a cinq ans, mais j’étais si fatiguée que je n’ai pas pu quitter ma chambre. Alors j’ai arrêté ces grands voyages. Mais beaucoup de gens m’écrivent, du monde entier.
Vous leur répondez ?
Oui. Je leur envoie des cartes postales. Je n’ai pas de secrétaire.
Nabokov avait aussi beaucoup de courrier, mais il avait sa femme pour s’en occuper.
Comme la comtesse Tolstoï, qui réécrivait les romans de son mari jusqu’à treize fois de suite. Mais vous connaissez la vieille blague: une bonne épouse, c’est ce qu’il faudrait à une femme comme moi.

Source: http://didier-jacob.blogs.nouvelobs.com/archive/2007/10/11/doris-lessing-sa-danse-avec-le-siecle.html

mercredi, octobre 10, 2007

AMOUR

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Je t'aime, Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues
Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu
Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas
Je t'aime pour aimer
Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas
Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd'hui
Il y a eu toutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille
Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie
Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne
Pour la santé Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion
Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n'es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.

Paul Eluard

vendredi, mai 04, 2007

Il y a une étoile mise dans le ciel pour chacun de nous,
assez éloignée pour que nos erreurs ne viennent jamais la ternir.
Christian BOBIN

mercredi, mars 28, 2007

SIDA

Quelle est l'histoire naturelle de la maladie ?
Le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) infecte préférentiellement les cellules du système immunitaire avec apparition progressive d'un déficit immunitaire.Pendant une longue période, les patients infectés n'ont pas de manifestations cliniques.Lorsque le déficit immunitaire devient important, des infections et des tumeurs surviennent et font entrer le patient dans le stade de la maladie SIDA.
Une évolution très variable d'une personne à l'autre
Avec le recul du temps, il apparaît qu'en moyenne il se passe environ 12 années entre la contamination et le développement de la maladie SIDA.Cependant, l'évolution de l'infection est extrêmement variable et certains individus (20% environ) évoluent en cinq années vers le SIDA alors que d'autres (5 à 7%) ne développent pas de symptômes (sujets asymptômatiques) pendant 15 à 20 ans d'infection.Des travaux majeurs très récents publiés en 1996 éclairent d'un jour nouveau la dynamique virale. Au moment de la primo-infection (premier contact de l'organisme avec le virus) qui va de la contamination à la séroconversion (apparition dans le sang des anticorps dirigés contre le virus), il y a une véritable explosion de la multiplication virale qui prend place dans les organes lymphoïdes.De là, les virus produits passent dans le sang. Commence alors la phase asymptomatique qui est silencieuse sur le plan clinique.Au bout d'une période de temps variable, le système immunitaire semble perdre la bataille contre le virus et les symptômes de la maladie apparaissent. Même si l'espérance de vie des patients augmente régulièrement, l'issue est à plus ou moins long terme fatale chez la plupart des sujets s'ils ne reçoivent pas un traitement efficace (Schéma).
Le virus se réplique constamment et à un niveau élevé
Il y a peu encore, il était admis que le silence clinique avant l'apparition du SIDA correspondait à une latence virale pendant laquelle le virus se répliquait à bas bruit au sein des cellules.Il a été possible de calculer qu'en réalité, le virus ne cesse de se répliquer et ce, à un niveau considérable. Ainsi, chaque jour, sont produits de l'ordre de 10 milliards de virus. Cette réplication intense et constamment stimulée prend place dans les organes lymphoïdes au sein desquels les interactions entre lymphocytes T4, macrophages et cellules dendritiques sont importantes.Cette réplication virale très active favorise l'apparition de mutations et la production de nouveaux variants du virus qui échappent aux traitements antirétroviraux pris en monothérapie (un seul médicament) . Pourquoi au bout de quelques années, le taux de lymphocytes T4 s'effondre-t-il et signe-t-il l'entrée dans la maladie SIDA ?La grande difficulté tient au fait que le virus étudié en culture en laboratoire (in vitro) n'est pas le même que celui qui infecte un patient (in vivo), en effet, le virus humain mute constamment pour échapper au système immunitaire du patient.Des études sur des cultures de virus provenant de personnes infectées, et prélevés à différents stades de l'infection, montrent que le passage de l'état asymptomatique (qui manque de symptôme clinique) au stade SIDA s'accompagnerait d'un changement dans les caractéristiques de virulence (capacité à infecter une cellule) des souches de VIH. D'autres études ont permis de déceler dans le sang des sujets séropositifs deux types de virus différents (variants) présentant in vitro des propriétés différentes : les virus précoces et les virus tardifs . Les seconds sont plus virulents que les premiers ; ils se répliquent plus rapidement et possèdent un tropisme cellulaire différent . Au début de l'infection et pendant toute la période asymptomatique, les virus précoces sont prédominants tandis que chez les sujets atteints de SIDA, les virus tardifs sont prépondérants.Ces observations faites in vitro dans le laboratoire ne peuvent être extrapolées sans précaution à la situation chez les personnes malades qui est, par nature, infiniment complexe. Il semble néanmoins que les variants "précoces" du virus sont remplacées par des variants "tardifs", plus virulents, au fur et à mesure de la progression de la maladie.L'émergence de ces souches tardives serait ainsi associée à une progression accélérée de la maladie et serait parallèle à la baisse des T4 provoquant l'immunodépression. La chute des T4 est-elle la cause ou la conséquence de l'apparition de ces virus virulents ? Personne ne peut encore répondre à cette question.
Comment le virus pénètre-t-il dans les cellules ?
Le VIH, comme tous les virus, a besoin d'une cellule hôte pour se répliquer. Il a pour cibles principales deux types de globules blancs qui jouent un rôle majeur dans la réponse immunitaire, le lymphocyte T4, et le macrophage. Avant de pouvoir pénétrer dans les cellules cibles, les lymphocytes T4 et les monocytes, le virus doit se fixer à une protéine cellulaire, la protéine CD4. Cependant, les chercheurs se sont vite aperçus que le récepteur CD4 n'était pas suffisant et ont soupçonné très tôt l'existence d'autres récepteurs. La chasse aux récepteurs a occupé pendant des années de nombreux laboratoires.
La découverte d'inhibiteurs de la réplication virale
Un clinicien californien, Jay Levy suit depuis le début de l'infection à VIH un groupe de sujets "non progresseurs à long terme"(patients séropositifs qui au bout de 15 à 20 ans de contamination par le virus ont la particularité de rester asymptomatiques et en bonne santé). Dès 1985, il avait constaté que chez ces sujets certains globules blancs (les lymphocytes T8) produisent des facteurs solubles capables d'inhiber in vitro la réplication du virus.La nature de ces facteurs reste mystérieuse. En décembre 1995, une équipe italienne (P. Lusso) en collaboration avec une équipe américaine (R. Gallo) annonçait avoir identifié des facteurs inhibiteurs : il s'agit de trois molécules connues appartenant à la famille des bêta-chimiokines, des petites protéines impliquées dans le chimiotactisme et les réponses inflammatoires. Ces chimiokines se lient in vivo à des récepteurs situés dans la membrane des lymphocytes.La découverte de l'implication des chimiokines dans l'inhibition de la réplication du VIH a considérablement stimulée les recherches sur les récepteurs de chimiokines.
De nouveaux récepteurs pour le virus
En l'espace de quelques mois, de janvier à octobre 1996, des découvertes majeures faites sur les co-récepteurs du VIH et le mécanisme de l'infection se sont succédées. Une première équipe découvrait qu'une molécule appelée fusine (renommée depuis CXCR4) était un co-récepteur du VIH et que ce récepteur était spécifique des virus tardifs, ceux qui apparaissent associés à l'apparition du SIDA.Ces travaux ont soulevé immédiatement la question : Y aurait-il un autre co-récepteur du VIH mais spécifique des virus précoces, ceux qui prédominent au début de l'infection ? En juin, cinq équipes indépendantes publiaient leurs travaux et répondaient positivement à la question. Il existe un deuxième co-récepteur du VIH. Ce récepteur appelé CCR-5 spécifique des variants précoces est capable de lier les trois chimiokines, celles qui inhibent l'entrée du virus in vitro. En occupant leur site de liaison sur le récepteur, ces trois molécules empêchent le virus de se fixer et donc de pénétrer dans les lymphocytes..En août dernier, une équipe française (JL Virelizier, Institut Pasteur,Paris) en collaboration avec une équipe suisse (M. Baggiolini, Berne) découvrait que le ligand naturel qui se fixe sur le co-récepteur CXC-R4 est une molécule non encore caractérisée à ce jour, appelée SDF-1. De ces remarquables travaux, il ressort que les virus précoces et les virus tardifs, s'ils requièrent la présence du récepteur CD4 sur les lymphocytes, ont en réalité un tropisme moléculaire (capacité à se fixer sur une molécule) différent : les souches précoces utilisent CCR5 comme co-récepteur et leur entrée dans les lymphocytes est inhibée par les trois bêta-chimiokines pré-citées ; en revanche, les souches tardives utilisent, en plus de CCR5, CXCR4 comme co-récepteur et la chimiokine SDF-1 bloque leur entrée dans les lymphocytes.
La résistance naturelle à l'infection
En dépit d'une exposition répétée au virus VIH, certaines personnes demeurent séronégatives et semblent donc résister à l'infection. Des études in vitro ont montré que les cellules de ces sujets résistent totalement à l'infection par des souches précoces, celles qui utilisent le CCR5.Ce récepteur serait-il absent ou anormal ?Des études génétiques ont confirmé la présence chez ces sujets d'une mutation sur le gène codant pour le co-récepteur CCR5.1% de la population blanche (dite caucasienne) a, du fait d'une mutation homozygote, une résistance quasi absolue à l'infection du virus.20% de la même population porteur d'une mutation hétérozygote n'est pas protégée contre l'infection, mais a une progression ralentie de la maladie.La découverte de ces nouveaux récepteurs du virus VIH et des chimiokines capables d'inhiber l'infection virale ouvre des pistes thérapeutiques radicalement nouvelles. Ainsi, on peut imaginer fabriquer des molécules proches des chimiokines qui seraient capables de bloquer la fixation du virus VIH sur les co-récepteurs . De telles recherches sont en cours même si l'application thérapeutique peut paraître lointaine.

Ispahan et L'art iranien


















Photographe: Shiva Minoukadé














Structuralisme de GREIMAS 1

COMMENT ALGIRDAS GREIMAS KIDNAPPA UN EMINENT FOLKLORISTE SOVIETIQUE ET CE QUI S'ENSUIVIT
Les travaux de Greimas, basés sur la sémantique structurale (la sémantique est la branche de la linguistique qui s'occupe de la signification), ont dominé les études du récit pendant trente ans et le modèle de Greimas est toujours enseigné dans les universités et sert de temps en temps à fonder un article, une thèse ou un ouvrage. Greimas a mis son système au point progressivement, dans Sémantique structurale : recherche de méthode, Larousse, 1966, Du Sens I, Seuil, 1970, Du sens II : essais sémiotiques, Seuil, 1983. Comme on pouvait s'y attendre, le modèle de Greimas, extrêmement élaboré et qui repose sur un formalisme impressionnant, n'a jamais fait l'ombre d'une vérification expérimentale ; on s'est contenté d'affirmer que telle œuvre répondait parfaitement au modèle greimasien et on s'est rabattu subsidiairement sur l'idée que si le modèle greimasien n'était peut être pas exactement universel, du moins il s'appliquait merveilleusement à des formes narratives inférieures et rétrogrades comme la bande dessinée. (Nous avons montré que le modèle de Greimas ne s'applique pas plus à la littérature dessinée qu'à n'importe quelle autre littérature.) De plus, le modèle souffre de nombreuses carences et contradictions et son succès n'est explicable en dernière analyse que par un effet de snobisme des universitaires, qui l'ont invoqué et l'invoquent encore parce qu'il présente le degré d'abstraction et de technicité qui leur paraît conforme à une démarche scientifique.
L'un des aspects les plus critiquables du modèle est l'emprunt fait par Greimas à un honnête folkloriste soviétique qui s'appelait Vladimir Propp.
Quelques mots d'explication sont nécessaires ici.
Comme tous les structuralistes, Greimas part de la théorie que le récit fonctionne selon les mêmes principes que la langue. Il cherche donc des structures syntaxiques du récit, similaire aux structures de la langue. Greimas distingue en particulier trois couples d'actants (les actants sont des fonctions syntaxiques et ne doivent pas être confondus avec les personnages) : sujet-objet, destinateur-destinataire, adjuvant-opposant, qui correspondent à trois fonctions grammaticales : sujet-objet, complément d'attribution, complément circonstanciel.
En second lieu, Greimas est, comme tous ses collègues, fasciné par l'idée des structures cachées, que le sémioticien est seul à pouvoir découvrir grâce à son puissant outil d'analyse. Il existerait donc une structure immanente (ou « structure sémantique profonde ») du récit, sous-jacente à un « niveau apparent » de la narration, et on passerait de l'un à l'autre par une série d'étapes ou « paliers » constituant le parcours génératif : la syntaxe fondamentale, la syntaxe sémio-narrative, la syntaxe discursive. Greimas applique aux structures narratives cachées un modèle hérité d'Aristote, le carré sémiotique. Il suppose que la syntaxe narrative est basée sur les transformations des quatre éléments du carré sémiotique. Naturellement, cette idée est un simple postulat. Personne n'a jamais démontré que Cendrillon repose sur le carré sémiotique « être vs. paraître » (contraires), « non-être vs. non-paraître » (subcontraires).
Greimas se base sur Vladimir Propp (Morphologie du conte, Seuil, Collection Points, 1970 [1928]) deux fois : 1. pour établir son modèle actantiel, à partir du modèle actantiel à sept personnages de Propp, et 2. pour établir son modèle fonctionnel (décrivant la structure du récit lui-même). C'est ce modèle fonctionnel greimasien inspiré de Propp que nous critiquerons dans ces feuillets (ce qui ne signifie pas que le modèle actantiel de Greimas ait plus de sens !).
Propp a montré que tous les contes merveilleux russes reposent sur la combinaison de 31 fonctions (un exemple de fonction est : « 23. Le héros arrive incognito chez lui ou dans une autre contrée »), qui peuvent être présentes ou absentes dans un conte donné, et qui peuvent éventuellement se répéter, mais qui, en tous cas, se succèdent toujours dans le même ordre. Cette étude représente un incontestable triomphe de la science soviétique, parce que Propp a effectivement décrit une morphologie du conte merveilleux russe (la morphologie est l'étude des formes et, plus généralement, l'étude des lois qui régissent une structure).
Greimas reprend cette rigoureuse étude empirique, réduit les fonctions à des oppositions binaires, les trafique de son mieux (les 31 fonctions dégagées par Vladimir Propp, qui font le canevas du conte merveilleux russe, sont ainsi réduites à 20, Greimas ayant « couplé » autant de fonctions que possible, dégageant de la sorte des « catégories sémiques ») et arrive à l'idée que le récit merveilleux russe (et, selon lui, tous les récits de l'humanité depuis l'origine des temps !) suivent les mêmes étapes, qu'il a réordonnées en trois épreuves qu'il qualifie respectivement de qualifiante, décisive et glorifiante (Sémantique structurale, p. 192-203).
L'emprunt de Greimas à Propp motive deux séries de critiques. Il révèle pour commencer le caractère purement spéculatif de la méthode. Greimas part d'un matériau déjà classé par le folkloriste soviétique, et non d'un corpus de contes merveilleux russes. (Ailleurs, Greimas part d'une thèse sur l'univers de Bernanos, mais il ne se base pas sur l'œuvre romanesque de Bernanos elle-même). Ce matériau est ensuite combiné de façon purement logique, sans aucune considération pour le référent.
Un exemple éclairera le vice méthodologique. Greimas couple la fonction 8. « l'agresseur nuit à un membre de la famille » et la fonction 8a. « il manque quelque chose à l'un des membres de la famille ». Ce couple « traîtrise vs. manque » est présenté comme le résultat d'un crescendo de privations (après l'extorsion d'un renseignement, un acte de tromperie ; après l'acte de tromperie, une traîtrise, sous la forme d'un vol ou d'un rapt), et Greimas fait correspondre, en bout de course, à toutes ces privations des restitutions symétriques : à la traîtrise répondra la punition du traître et au manque répondra la restitution du Bien à la communauté et la récompense du héros lors du mariage.
Une telle description, cohérente dans l'absolu, perd toute pertinence si on l'examine in concreto. Vladimir Propp note que la fonction 8. « traîtrise » est tout simplement le moment où l'intrigue se noue. Il n'y a aucune raison de la considérer comme appartenant à une sorte de préface, ce que fait Greimas. Quant à la démonstration sur la « série redondante de privations », elle s'écroule quand on considère que la traîtrise ne consiste pas toujours en un vol ou un rapt ; l'agresseur peut tout aussi bien « tourmenter quelqu'un chaque nuit », ou « déclarer la guerre ».

vendredi, janvier 26, 2007

Nature morte



Le sujet de la nature morte a le plus souvent une valeur symbolique.
Les sujets de la nature morte sont déjà présents dans l'art romain antique, dans les mosaïques ou les fresques vraisemblablement inspirées de modèles grecs, et on en trouve quelques exemples dans l'art gothique. Les arts chinois et japonais utilisent ces motifs, mais dans un esprit totalement différent et avec une sensibilité au monde naturel qui leur est propre.
La nature morte comme forme d'art à part entière est en réalité une conception occidentale de l'après-Renaissance. Un tableau sur bois (1504, Alte Pinakothek, Munich) du peintre vénitien Jacopo De'Barbari, représentant un perdreau et une paire de gants, est généralement considéré comme la première véritable nature morte. Le genre se développe par la suite essentiellement aux Pays-Bas, où des artistes tels que Jan Bruegel , Pieter Claesz, Willem Kalf et Frans Snyders réalisent de luxuriants tableaux richement détaillés de bouquets de fleurs ou de tables couvertes de fruits et de gibier. Dans le reste de l'Europe, la nature morte n'est pas considérée comme une forme majeure d'art, jusqu'à ce que J.B.S. Chardin, au XVIIIe siècle, affirme dans ses œuvres la force d'expression de ce genre. Au siècle suivant, la nature morte prend de l'importance et trouve ses lettres de noblesse dans les œuvres de Paul Cézanne , dont les nombreux tableaux de pommes et d'oranges sont des chefs-d'œuvre de composition. La nature morte devient l'une des dominantes artistiques du début du XXe siècle avec Pablo Picasso, Juan Gris, Henri Matisse et Georges Braque qui l'utilisent comme vecteur d'expérimentation du cubisme, du fauvisme et de la Nature morte.

mardi, janvier 23, 2007

Recherche Méthodique

En avril 2006, Harvest Digital a étudié la façon dont 205 internautes britanniques (utilisateurs de Internet depuis 3 ans et y passant plus de 10 heures par semaine) utilisaient les moteurs de recherche:
- Google est utilisé par 94% des internautes mais 76% des internautes utilisent plusieurs moteurs de recherche.
- 47% des personnes interrogées passent plus de 3 heures par semaine rien qu'en recherches
- 68% des internautes utilisent 3 mots clés ou plus pour exprimer leurs recherches
- Au niveau de leurs échecs de recherche, 36% des internautes les imputent à des mots clés qu’ils choisiraient mal. 32% estiment que l'information qu’ils recherchent est trop spécialisée. Seulement 8% pensent que cela pourrait être dû au moteur de recherche.
- 24% des internautes n'apprécient pas la présence de liens sponsorisés.
- L'étude a également demandé ce qui, d’après les internautes, pourrait améliorer leurs résultats : plus d'entraînement et d'expérience pour 50% des sondés, l'utilisation de plusieurs moteurs pour 9% et de meilleurs moteurs pour seulement 5%...
http://www.harvestdigital.com/fact_sheets.cfm
Nous allons essayer d'apporter une réponse à cette moitié des internautes qui demandent à améliorer leur compétence en recherche. Et le choix des mots-clés est évidemment le principal point critique…
Du questionnement aux réponses, tout un voyage!
Il y a tant de problèmes et tant de solutions, que le plus difficile est de se rappeler de ceux qui nous importent vraiment !
S'organiser pour ne pas se perdre dans notre voyage sur Internet: comme le Petit Poucet, garder des traces pour se rappeler de ses choix: Noter un mot ou l'autre, faire un schéma… Si on est interrompu, si on a suivi un chemin de traverse, si on revient quelques jours plus tard, les pages tracées de notre main ont souvent le pouvoir de nous ramener là où nous en étions dans notre réflexion.
Des logiciels comme Scrapbook ou NetSnippets apportent aussi une solution à celui qui veut organiser rapidement les informations recueillies et être en mesure de les republier facilement vers ses collègues: http://amb.vis.ne.jp/mozilla/scrapbook/, http://www.netsnippets.com/
Des services Internet comme http://del.icio.us/ permettent aussi de consigner ses résultats de recherche en les partageant avec d’autres Internautes.
Qu'est ce qu'un moteur de recherche sur Internet
Grâce à Internet, des millions d’auteurs rendent accessibles à tous des milliards de documents.
Des dizaines de "spiders" (ou « web crawlers ») parcourent inlassablement le Web, obtiennent les documents un à un et créent leur index (pour chaque mot apparaissant dans l’un ou l’autre document, quels sont les différents documents qui le contiennent ?). Certains « spiders » gardent une copie du document pour pouvoir le présenter même si l’original disparaît ou pour pouvoir analyser ce qui a changé entre deux passages.
Sur base du travail de leur « spider », les moteurs de recherche permettent à des centaines de millions d’internautes d'exploiter les index pour trouver les documents dont ils ont besoin.
Google exploiterait près de deux cent milles ordinateurs (mars 2006).

Des idées aux mots…
· L'auteur a des idées: il les transcrit par des enchaînements de mots (avec parfois aussi des images et même des sons), dans un ou plusieurs documents inter-reliés.
Ces documents sont relativement statiques: ils contiennent, en quelque sorte, des réponses préparées à l'avance.
L'information qui est retrouvée par les moteurs de recherche, c'est celle que le programme d'indexation ("spider") peut trouver en suivant les liens entre documents. En conséquence:
o ce qui n'est pas écrit n'est pas indexé,
o ce qui n’est pas déposé dans un serveur accessible de l’Internet n’est pas indexé,
o ce qui n'est pas lié au document « racine » d’un serveur, en un nombre limité d’étapes (ou directement par un document extérieur) n'est pas indexé,
o ce qui n’est pas accessible gratuitement n’est pas indexé.
Et tout ce qui n'est pas indexé n’est évidemment jamais trouvé par les moteurs de recherche…
· Quand on parle avec un spécialiste, celui-ci élabore une réponse en fonction des questions qui lui ont été posées. De la même manière, il y a des applications informatiques qui produisent dynamiquement des informations selon les données d'un problème qu'on leur soumet par formulaire.
C'est le Web "invisible", la partie du Web que les "spiders" ne peuvent pas indexer puisqu'ils ne connaissent pas les données des problèmes !
Des catalogues ont été dressés par différentes institutions pour trouver ces banques de données invisibles pour les "spiders".
o Dadi est un répertoire des banques de données gratuites: http://dadi.enssib.fr/
o GoshMe est un très bon outil pour chercher dans plusieurs banques de données "invisibles" et pour proposer celles qui semblent les plus pertinentes pour un ensemble de mots cherchés: http://www.goshme.com/
· L'internaute a des besoins mais ce qu'il cherche ce sont des solutions: quels sont les mots que les auteurs ont pu utiliser pour décrire des solutions aux besoins de l'internaute ?
· Entre les idées de l'auteur et les besoins de l'internaute, il y a:
o Les mots et la langue de l'auteur
o Les hypothèses, les axes de solution à ses besoins que l'internaute est capable d'imaginer
o La langue et les mots de l'internaute
Comment gérer cette fracture entre les auteurs et les internautes ?

Des mots aux idées…
Heureusement, l'internaute est dans un processus dynamique. Petit à petit, l'internaute peut améliorer la rédaction de ses requêtes de recherche en effectuant les étapes suivantes:
1. Rédiger une expression de son besoin (Quoi? Pour quoi? Qui? Pour qui? Comment? Où? Quand?)
2. Rassembler quelques documents qui parlent de son besoin et qui évoquent des axes de solution et s’imprégner des principaux concepts du domaine
3. Rédiger une expression pour chaque axe de solution possible
4. Pour chaque langue que l'on comprend, indépendamment, choisir de bons mots clés (la recherche terminologique)
5. Identifier des sources adéquates: auteurs, institutions, entreprises, banques de données ou sites spécialistes du problème à résoudre (navigation "horizontale" ; si nécessaire, chercher à atteindre le Web invisible en utilisant des moteurs de recherche spécialisés)
6. Trouver des documents qui apportent l'un ou l'autre élément de réponse au besoin (la stratégie de recherche documentaire)
Une recherche sur Internet, c'est donc un tout un processus dont on a intérêt à conserver les différents éléments dans un dossier.
Nous ne connaissons pas de logiciel qui appuie spécifiquement l'enchaînement de ces étapes mais Scrapbook, NetSnippets ou Del.icio.us sont une base qu’il faudrait compléter avec des outils terminologiques.
On ajuste évidemment la rigueur dans le suivi de cette méthode selon l’importance et la difficulté de sa recherche.



Choisir de bons mots-clés ?
C'est la clé ! Mais on se confronte à trois niveaux de problèmes dont on doit être profondément conscient pour pouvoir les surmonter:
1. Le niveau sémantique
L'information permet les décisions et les décisions permettent l'action.La valeur des informations est celle des actions qu’elles déclenchent.
C'est dans ce cadre, qui part de la volonté d'action, qui passe par la prise de décisions, que se trouve la motivation de vos recherches sur Internet.
Le niveau sémantique est donc le choix des concepts et surtout des combinaisons de concepts à l'intersection (ET / AND) desquels se trouvent les informations désirées.
La stratégie de recherche documentaire expliquée dans ce document suit cette approche.
C’est assez paradoxal mais, souvent, on ne sait pas vraiment ce qu'on cherche !On ressent un besoin, on pressent des solutions et c’est dans la confrontation avec ce qui existe (avec ce qu’on voit sur Internet) que les choses se précisent.La « promenade » est parfois plus féconde que la « recherche »…
2. Le niveau terminologique
Pour chaque concept, le choix des termes (un terme étant formé d’un ou de plusieurs mots) est ensuite critique comme expliqué un peu plus loin. Il faut essayer de ne pas oublier des termes possibles pour le concept que l'on désire trouver: on voudra alors trouver des variantes orthographiques, des synonymes, des traductions dans d’autres langues que l’on comprend. On s’aidera de glossaires, de dictionnaires, de textes explicatifs, etc.
On trouve assez facilement des documents avec les termes que l’on utilise soi-même. Le défi est de trouver ceux avec les termes que d'autres utilisent pour le même concept.
3. Le niveau lexical
Ce niveau est le plus technique et peut jouer de mauvais tours car les moteurs de recherche ne donnent pas tous les outils nécessaires pour les problèmes que l'on peut rencontrer à ce niveau. Mentionnons:
- la frontière entre les mots: où commencent-ils, où finissent-ils ? pipe-line ou pipeline ? H2O ou H 2 O ?
- l'allemand et le néerlandais permettent de réunir plusieurs mots en un seul
- les alphabets différents d'une langue à une autre: un même nom propre peut être orthographié différemment dans l'alphabet arabe, cyrillique ou japonais
- les accents: "The" vs "thé", "de" vs "dé", "poisson sale" vs "poisson salé", etc.
La ponctuation qui n'a pas d'importance SAUF dans les nombres (ponctuation différente entre l'Amérique et le Système International), dans les formules chimiques, en musique, etc.

Symbolisme

Symbolisme (art), courant artistique européen des deux dernières décennies du XIXe siècle.
En communion avec le mouvement littéraire du même nom qui est particulièrement bien représenté en France (Verlaine, Rimbaud, Mallarmé, etc.) et en Belgique (Verhaeren, Maeterlinck), le symbolisme peut profiter de l'existence de nombreuses revues qui répandent sa nouvelle esthétique : le Symbolisme, la Revue wagnérienne, la Plume, la Revue Blanche, la Pleiade devenue ensuite le Mercure de France. C'est dans ses colonnes que Albert Aurier, en 1891, expose « la doctrine de la nouvelle peinture symboliste» qu'il présente comme «synthétique et décorative ». Le symbolisme, à la charnière du XIXe et du XXe siècle, est un véritable jalon dans l'évolution de nombre d'artistes vers la modernité, l'abstraction ou le surréalisme.
Le symbolisme dans l'art : tropismes et rejets
Le nom de symbolisme n'a que peu de rapport avec l'étymologie grecque ou latine symbolon, symbolus, « signe de reconnaissance fait de deux moitiés complémentaires d'un même objet » et, par extension, « tout objet, personne ou concept en représentant un autre, en vertu d'une analogie ou d'une convention arbitraire ». Le symbolisme se définit essentiellement par l'idéalisme d'artistes en réaction à un monde trop matérialiste, celui issu des mutations de la révolution industrielle, voué au progrès technique, à la recherche du profit, aux luttes sociales.
Volontiers passéistes, apolitiques, les symbolistes rejettent le positivisme d'Auguste Comte comme le socialisme de Karl Marx. En art, ils refusent l'académisme, s'opposent au naturalisme bourgeois qui privilégie le réalisme social anecdotique, dédaignent l'impressionnisme qui nie le sujet et les allégories. Ils subissent l'influence du pessimisme de Schoenhauer et se réfèrent volontiers aux idées d'Henri Bergson (les Données immédiates de la conscience, 1889). Attachés à la liberté de leur création, individualistes, souvent angoissés par le destin de l'homme dans un monde qui leur semble abandonné de Dieu, les symbolistes privilégient le subjectif, valorisent l'imaginaire, le rêve, les hallucinations. Ils sont attirés par le mystérieux, l'étrange, le fantastique, les zones d'ombre, les correspondances entre le visible et l'invisible ; certains se tourneront vers une spiritualité inspirée du renouveau chrétien, d'autres vers l'ésotérisme rosicrucien du Sâr Péladan.
Refusant la peinture narrative, la recherche de la vraisemblance, la perspective illusionniste, les proportions et autres canons traditionnels, s'inspirant des légendes bibliques et médiévales, d'une antiquité nostalgique, d'un Orient imaginaire et cruel, ils multiplient les recherches formelles : espace délibérément plat, graphismes précieux, harmonies chromatiques sophistiquées. Certains se complaisent dans une peinture décadente, d'autres multiplient des ornements décoratifs maniéristes.

Historique du symbolisme à travers l'Europe
Il convient de rechercher les précurseurs des symbolistes dans les mouvements romantiques anglais (Füssli, Blake), allemand ( Friedrich , Runge), le groupe des nazaréens et celui des préraphaélites (John Everett Millais, William Holman Hunt, F. Madow Brown, W. Crane, E. Burnes Jones, D. G. Rossetti) ardemment défendus par J. Ruskin. Entre 1880 et les premières années du XXe siècle, le symbolisme intéresse toute l'Europe, jusqu'à la Russie, et atteint les états Unis.
En France, les artistes symbolistes les plus représentatifs sont Pierre Puvis de Chavannes (dont le Pauvre Pêcheur de 1881-Paris, Musée d'Orsay, apparaît comme un véritable manifeste du mouvement), Gustave Moreau, artiste fasciné par les mondes anciens, véritable créateur de mythologies mystérieuses et raffinées, grand dessinateur, coloriste subtil, et Odilon Redon, une personnalité complexe dont l'œuvre est particulièrement diversifiée.
Le symbolisme belge peut bénéficier de salons importants (Salon des XX de 1884 à 1893, La Libre Esthétique d'Octave Maus, de 1894 à 1914); de nombreux artistes du mouvement prennent l'habitude de se retrouver dans un petit village près de Gand, à Laethem-Saint-Martin. Les œuvres de Fernand Khnopff, proche de la sécession viennoise, nourries d'allégories littéraires dans le style distingué et froid d'un dessin réaliste, présentent une conception ambivalente de la femme particulièrement perceptible dans son tableau le plus connu, Des caresses, ou l'Art, ou le Sphinx (1896, Bruxelles, Musées royaux des beaux-arts). Angoisses et fantasmes érotiques sous-tendent les productions de Félicien Rops, alors que James Ensor multiplie les figurations de masques macabres et grinçants, annonciateurs de l' Symbolisme.
Jean Toorop, qui mêle dans ses œuvres introspection, évocation des sagas nordiques et magies exotiques javanaises, est le symboliste hollandais le plus réputé. Le message désespéré d'Edvard Munch (le Cri 1893, Oslo, Nasjonalgalleriet) ne peut être considéré comme représentatif d'un mouvement scandinave souvent moins pathétique, imprégné des anciennes mythologies nordiques.
Le symbolisme germanique se partage entre deux générations, la première, appréciée de Louis II de Bavière, qui célèbre, comme Wagner, les légendes des Nibelungen et du Walhalla (M. von Schwind, E. von Steinle, A. Feuerbach) et la seconde qui, à Vienne, dans le contexte des débuts de l'école freudienne, crée Ver Sacrum, la sécession, le Jugendstil, et, en Allemagne, s'engage dans l'expressionnisme de Die Brücke ou l'abstraction du Blaue Reiter. La Bohême et la Hongrie de la Double-Monarchie s'illustrent à travers les talents à Prague, de Preisler, de Kupka (qui passera à l'abstraction), de Mucha (qui devient l'un des célèbres affichistes et décorateurs de l'art nouveau), et à Budapest de Rippl-Ronai. Le peintre suisse Arnold Böcklin, qui travaille en Allemagne et en Italie, joue un rôle important dans le courant symboliste ; son tableau l'île des Morts (1880, Bâle, Kunstmuseum) fait figure d'œuvre emblématique. Ce n'est que relativement tardivement que l'Italie, influencée par D'Annunzio, développe un courant symboliste.
L'école de Pont-Aven et Gauguin dans sa période tahitienne, les et Maurice Denis, leur porte-parole, nombre de peintres officiels et pompiers, de décorateurs initiateurs de L'art nouveau, les expressionnistes, les peintres de l'orphisme, Kandinsky, Jawlensky, Klee, Mondrian, Picasso, tous ont avoué leur dette plus ou moins grande vis-à-vis du mouvement symboliste dont les recherches formelles ont été particulièrement diverses et fécondes.

Cinéma Iranien


Le temps n'est plus à l'étonnement : non seulement le cinéma iranien a résisté aux bouleversements de la révolution qui ont détruit la moitié des 420 salles du pays entre 1978 et 1979, mais en plus il a connu un véritable essor, tant quantitatif que qualitatif, comme en témoigne sa participation à tous les plus grands festivals de la planète depuis 10 ans.Dès 1983, alors que Mohammed Khatami (aujourd'hui président de la République) prenait les rênes du Ministère de la culture et de l'orientation islamique pour dix ans, l'Etat a engagé une politique publique de soutien au ciné­ma. Les fonds alloués à de puissantes institutions de production, comme la Fondation Farabi, et la création de subventions directes ou indirectes, ont permis à un tissu relativement dense de producteurs privés de contribuer à la relance la machine bloquée par la révolution. Très protégé de la concurrence internationale, les films étran­gers étant rarement distribués et très censurés - le cinéma iranien a été l'un des seuls loisirs, une des seules sor­ties autorisées par l'austère République islamique (vidéos et antennes paraboliques, officiellement interdites, répandent en fait les produits audiovisuels mondiaux, mais uniquement dans la sphère privée). Le cinéma ira­nien subit depuis toujours (depuis qu'il a quitté la cour du Shah au début du XXème siècle pour devenir un loi­sir de masse) les rigueurs de la censure. Mais, après la révolution, pour le rendre conforme aux nouvelles nor­mes islamiques, le régime a instauré un contrôle des moeurs, censure extrêmement pointilleuse créant le code le plus contraignant de la planète en ce qui concerne l'apparence des femmes (dans un film, une femme doit toujours porter son foulard - même quand elle dort... ) et les relations hommes femmes à l'écran (aucun contact tactile n'est autorisé, une mère ne peut embrasser son fils qui revient de la guerre). Assouplie depuis l'alternan­ce présidentielle de 1997 où le réformateur Khatami devient Président de la République, la censure n'en demeu­re pas moins pesante, tant pour les réalisateurs et les scénaristes que pour les acteurs dont la vie privée doit être exemplaire. C'est pourtant dans ce contexte que l'Iran a produit entre 60 et 80 long-métrages par an, même si aujourd'hui le désengagement financier de l'Etat laisse planer de sérieuses menaces sur l'avenir de cette indus­trie nationale, unique dans la région.Le phénomène le plus surprenant de ce début de XXlème siècle réside dans le foisonnement des cinéastes et la variété des choix esthétiques que continue de présenter ce cinéma.La figure la plus significative du cinéma de la République islamique est sans doute celle de Mohsen Makhmalbaf dont le parcours artistique débute avec la révolution. Théoricien d'un art islamique, il cherche dans ses premiè­res oeuvres à forger un cinéma religieux, militant et inédit. Autodidacte, il apprend vite et réalise une oeuvre dense et variée. Son cinéma sera constamment irrigué par trois veines : celle de l'engagement religieux et politique (Le Repenti de Nassu, Le Camelot, Le Cycliste; Le Mariage des Bénis, Kandahar), celle d'une réflexion sur le ciné­ma sous forme d'hommage au cinéma iranien (ll était une fois le cinéma, L'Acteur, Salam Cinéma), et celle du formalisme (Le Silence, Les Contes de Kish, Kandahar...). Loin de son militantisme de jeunesse et plus distant par rapport au pouvoir politique dès la fin des années 80, Makhmalbaf est devenu un acteur économique impor­tant grâce à sa maison de production, qui produit les films de sa fille Samira et de sa femme Makhzieh Meshkini Makhmalbaf a profondément marqué le cinéma iranien, incarnant la génération de réalisateurs apparue au len­demain de la révolution et dont font aussi partie Majid Majidi, avec un cinéma centré sur les enfants, Mohammad Reza Darvish pour le cinéma de guerre et Rakhshsan Bani Etemad pour le mélodrame. Cette dernière, qui a com­mencé sa carrière à la télévision à l'époque impériale, marque l'entrée en force des femmes dans la profession de réalisatrice. Témoignant d'une très forte sensibilité aux enjeux sociaux, son cinéma est célébré par le grand public tout autant que par la critique pour ses choix narratifs et esthétiques exigeants (Le Foulard bleu, primé à Locarno en 1995).A côté de ces chantres du cinéma en République Islamique, de nouvelles signatures, souvent très jeunes, émer­gent comme celles de Samira Makhmalbaf (La Pomme, Le Tableau noir, prix spécial du jury à Cannes, 2000), Babak Payami (Un jour de plus), Rafi Pitts (Sanam).... On decelle dans leurs films l'influence d'une "modernité cinématographique à l'iranienne" qui a vu le jour au milieu des années 60. Farrokh Ghaffary, Forugh Farrokhzad, Kamran Shirdel, Amir Naderi, Naser Taqvai, Bahram Beyzai, Dariush Mehrjui, Ebrahim Golestan, Parviz Kimiavi, Bahman Farmanara mais surtout Sohrab Shahid Saless et Abbas Kiarostami en furent les plus grands noms. Avec des plans larges et souvent des plans-séquences, filmant les gestes répétitifs du quotidien, refusant tout suspens, Shahid Saless entretient un rapport au réel qui trouve aujourd'hui de vibrants échos auprès des jeunes généra­tions. Sa mise en scène laisse place au vide, étire le temps, sollicite l'imagination du spectateur et le met à l'é­preuve de la répétition et de la durée (Nature morte). Shahid Saless est mort en 1998 en Allemagne où il s'était exilé à l'époque impériale. Abbas Kiarostami, qui lui rend volontiers hommage, inscrit sa réflexion sur le cinéma dans le même fil. Depuis son premier court-métrage en 1970, Le Pain et la Rue, Kiarostami a élaboré une métho­de de travail et une conception exigeante et moderne du cinéma, questionnant le rapport au réel et au vrai dans ses films (Close up) et en laissant l'imagination du spectateur participer à la construction du récit. Il a fallu la Palme d'or du Festival de Cannes en 1997 pour que Kiarostami soit reconnu comme l'un des plus grands réali­sateurs du monde.Le cinéma iranien explore depuis ces dernières années de nouvelles thématiques. Au sein de cette dynamique, deux phénomènes sont à souligner.Au lendemain de la révolution, le contrôle politique exercé sur l'université, considérée comme un dangereux bas­tion gauchiste, a eu pour conséquences, entre autres, d'exclure les étudiants des écrans de cinéma. Depuis la fin des années 90, alors même qu'ils occupent la scène politique en menant les premières grandes manifestations depuis 79, le cinéma fait des étudiants les symboles de l'esprit démocratique (Né sous le signe de la liberté). Autre personnage qui surgit avec force : Téhéran. Dès le premier film parlant le persan, La Fille du Lorestan, le héros propose à sa belle de lui faire découvrir la capitale. C'est que la grande ville attire et suscite bien des fan­tasmes. Sous le régime impérial, Téhéran a été filmée dans le cinéma officiel comme la vitrine de la modernité, et comme un personnage exploité et en souffrance, dans les films de Kamran Shirdel, Amir Naderi ou Dariush Mehrju'i. Pâle décor misérabiliste dans les premières années du cinéma post-révolutionnaire, il faut attendre les années 90 et surtout 2000 pour que les réalisateurs rendent à cette capitale le statut de star. Dariush Mahrjui choisit d'y inscrire l'intrigue de Sara où, avec la jeune femme, le spectateur parcourt le labyrinthe de rues et de cours du bazar. Rakhshan Bani Etemad fait participer à sa mise en scène la géographie physique et sociale de cette ville de 1000 m. de dénivelé entre le sud défavorisé et les beaux quartiers accrochés à la montagne (Le Foulard bleu et Sous la peau de la ville). Samira Makhmalbaf pénètre avec sa caméra dans les quartiers déshérités et oubliés dans La Pomme. Seyyed Reza Mirkarimi traverse le monde caché et sacré des mosquées pour atteindre celui, misérable, des bordures d'autoroutes qui éventrent la puissante et dévoreuse capitale (Sous le clair de lune). Dans Le Cercle, Jafar Panahi filme Téhéran avec la même intensité que ses bouleversantes héroïnes, parias d'un monde machiste et étouffées par la morale sociale. Avec Ten d'Abbas Kiarostami, le spectateur vit l'étrange expérience de ne jamais quitter les rues de Téhéran, son bruit, sa chaleur, sa circulation intense tout en ne voyant que très rarement la ville. A lui d'imaginer ce monstre de 10 millions d'habitants resté hors-champ, de faire son travail de cinéma.
Agnès Devictor

mardi, décembre 05, 2006

THEATRE IRANIEN


THEATRE IRANIEN ANCIEN

Les historiens de l'art dramatique répartissent l'histoire du théâtre en Iran en deux périodes distinctes : avant l'islam et apres l'Islam. N'ayant que très peu d'information sur le théatre pré-islamique en Iran, nous allons nous interesser à l'histoire du théâtre post-islamique mais aussi à son continu.
Le jeu Folklorique
Les jeux, danses et spectacles folkloriques sont plutot comiques et ont pour but le divertissement des spectateurs. Ils s'inspirent des costumes et rituels anciens. Après l'islamisation de l'Iran, ils changèrent progressivement en se développant sous des formes spécifiques.
Le personnage principal sur lequel repose ce spectacle est le clown, qu'il soit bouffon des rois ou "Ru-howzi" dont la traduction littérale est "sur le bassin", du nom de la scène improvisée que l'on dressait sur les réservoirs d'eau dans la cour des maisons, et sur laquelle le clown animait les mariages et les différentes réceptions. Ces pratiques sont toujours d'actualité de nos jours, surtout dans les classes populaires. Notons que ce genre de spectacle doit toute son originalité à l'expérience et à la personnalité des interprètes et non au texte. Ce spectacle a développé au fils du temps une forme de théatre particulièrement intéressante et stylisée. Dans ce style de théatre, ce qui frappe le spectateur est la qualité et la force du jeu des comédiens de "Ru-howzi". Sachant qu'ils étaient pour la plupart illettrés. Peter Brook raconte une anecdote dans un entretien avec un journaliste iranien : un matin , au festivalde Chiraz, il raconta en quelques mots une histoire au directeur d'une des multiples troupes de théâtre de "Ru-howzi". Le soir même, allant le voir se produire, il eut l'immense surprise d'assister à un spectacle de trois heures, entièrement construit autrour de son histoire, revue et corrigée, par les moyens d'expression du théâtre "Ru-howzi". Cette représentation augmenta l'admiration de Peter Brook, et est à la base de l'intêret porté au théatre "Ru-howzi" par beaucoup d'autres metteurs en scène.
Le théâtre religieux en Iran
Pour comprendre le théâtre, spectacle religieux, il faut avant tout comprendre le fondement des croyances religieuses qui, particulièrement en Iran, ont des racines sociales et nationales. La conquête se l'Iran par les Arabes facilité par une habile propagande sur le thème Egalité-Fraternité, eut pour conséquence la conversion à l'Islam de la plupart des iraniens. Mais tres vite les iraniens se rendirent compte qu'il existait une grande différence entre la propagande et la réalité. Et, à cause de cette différence entre les promesses et l'action des califes, les iraniens formèrent des mouvements religieux populaires hostiles au Califat dans le but de raviver les anciennes coutumes. Mais malheureusement, trop d'iraniens s'étaient convertis à l'Islam et malgré de grande victoire sur le pouvoir des Califats, trop peu d'eux rejetèrent la morale islamique. Par conséquent le retour en arrière était impossible. Mais les iraniens pour ne pas perdre leur identité nationale trouvèrent comme solution d'interpréter différemment l'Islam et créèrent le chiisme qui est basé sur la succession du prophète par son petit fils Hossein (mari de la princesse iranienne Chahrbanou) grand martyr et mythe.
Le developpement du chiisme en Iran qui s'opposait aux califes arabes en fut la conséquence directe. C'est pour cela que le nationnalisme iranien doit etre considéré comme un outil symbolisant la résistance à l'envahiseur arabe. Cette résistance s'amplifia jusqu'à la fin du Xième siècle chrétien. Les dirigeants iraniens se révoltèrent contre les califes et envahirent Bagdad, dans le but de les obliger de célébrer le deuil de Hossein, le toisième Imam chiite et fils d'Ali, assassiné par le Calife Yazid.
C'est ainsi qu'en l'an 963, un roi iranien ordonna que le jour de l'anniversaire de la mort de Hossein, les bazars de Bagdad doivent fermer pour manisfester le deuil en l'honneur de Hossein, appelé " Martyr-sur-le-chemin-de-la-croyance". Cet événement est considéré comme le fondement essentiel des spectacles religieux en Iran. C'est ainsi que fut créé le Täziyé qui est un genre de théâtre religieux, qui évoque l'histoire de l'assassinat de Hossein, le grand martyr et mythe. Dans ce théatre, le public fait partie intégrante de la pièce. Le public rythme la représentation par ses pleurs et en se frappant la poitrine. De ce fait, dans le Täziyé le public joue un rôle, ce qui est unique dans le théâtre.
Le Taziyé dont la traduction signifie "deuil-né" est la seule forme traditionnellle du théâtre qui s'inspire de la religion dans le monde islamique. Le Tâziyé relate le drame survenu à Karbala, en 680 de l'ère chrétienne, où Hossein, le petit fils du prophète, ainsi que tout son entourage ont été massacrés par l'armée de Yazid alors que l'Imam Hossein allait rejoindre ses partisans à Koufa. Cet événement historique d'où sont nées des légendes qui ont fini par transformer les deuils, qui sont composés de processions religieuses et de la lamentation collectives en représentation dramatique.
La représentation du Tâziyé a lieu chaque année pendant le mois de deuil commémoratif du martyr des Saints Imams. La représentation du Täziyé peut avoir liru partout, sur une place publique, dans une rue, dans la cour d'une mosquée ou dans un lieu habituel appelé Tekyé. On recensa, il y a quelque temps, de 200 à 300 lieux distincts prévus pour la représentation du Täziyé, à Téhéran, car chaque quartier de la ville organisait le sien. C'est dire l'engouement de public pour se spectacle. C'est engouement non seulement est dû à la foi intense du public mais également à l'émotion que lui procure ce spectacle. Car le public est tour à tour ému, attendri, paralysé devant les épisodes du drame, que le spectacle devient par la communion des participants, un véritable rite. Toute cette émotion est due à la force du jeu des acteurs. Ce jeu d'acteur est tellment puissant su'Eugène Flandin, l'ambassadeur de France en Iran au début du XXieme siècle, en parlant de la scène qui l'avait le plus frappé, explique que, au moment du combat entre les partisans de Hossein et l'armée de Yazid, l'impression de vérité était telle, qu'il s'éatait demandé un instant s'il n'était pas en train d'assister à une vraie guerre et non à une reconstruction théâtrale. Plus récemment, un célébre metteur en scène déclara que si l'on devait estimer la qualité d'un art dramatique à l'impact relationnel produit sur le spectateur, alors le Täziyé faisait incontestablement partie des tragédies parmi les plus puissantes jamais créées par l'Homme. Tout cette force du jeu d'acteur qui n'a pas arrêté de s'enrichir depuis la naissance du Täziyé.
Malgré, un très bon jeu d'acteur et des mises en scène très originales, le texte du Täziyé n'est pas une littérature d'élite. Le texte du Täziyé est un texte populaire et donc compréhensible de tous ce qui est peut-être la source de son succès. Par populiare, nous entendons anonymat des auteurs et enracinement profond. Notons que le texte du Taziyé est écrit en vers et uniquement pour la représentation scènique. Et pour cause, le texte du Täziyé fait référence au public qui dans sa majorité était illetré. Par conséquent le texte du Täziyé perd donc de sa valeur hors du cadre scénique. De plus, le texte du Täziyé ne peut être valablement et uniquement objet de lecture car ces textes sont une adaptation des légendes anciennes pour le spectacle. Et pour cause, la proportion des parties descriptives et narratives sont très faibles. Les personnages du Täziyé constituent deux parties, les personnages Saints : l'Imam et sa famille habillés de vert et de noir, et les personnages ennemis : le Calife et son armée qui eux sont habillés de rouge et d'orange vif. Les deux groupes de personnages sont assis dur des estrades juxtaposées et au moment du jeu chacun se lève et se déplace sur scène. Notons que le public connait par coeur l'histoire du Täziyé et vient voir le spectacle pour pleurer et être bénit. Une des particularités de ce genre de spectacle est que, non seulement, on ne paye pas pour y assister mais en plus on est servi de gâteaux, thés et sirops.